J'ai posté une nouvelle qui est en ligne depuis avril sur wattpad. C'est "Isaure", allez voir si vous avez le temps !

Isaure, j'comprends pas pourquoi on lui a fait ça. C'était la fille la plus heureuse de la Terre, et on me l'a enlevée. Elle marchait, tranquillement dans la rue, elle traversait, son téléphone chantait, et la voiture est passée. Le choc était violent, et puis, y'a eu ce silence. Ce silence, pas vraiment silencieux. Y'avait sa musique qui tournait encore. Et y'avait son sourire figé sur ses lèvres. Et ça, c'était le plus beau.

Isaure, j'savais pas comment elle faisait pour être heureuse comme ça. J'me disais que tout le monde vivait des choses tristes dans sa vie, sauf elle. Je voulais tellement son mode d'emploi pour être comme elle. Je voulais sourire et pas pleurer, je voulais chanter, et pas crier, je voulais être heureux, et pas malheureux. Y'avait qu'elle pour me sauver. Mais j'l'attendais. J'faisais rien pour prendre ma vie en main. J'attendais, j'attendais, sauf que maintenant, y'a plus rien à attendre. Maintenant j'suis seul, et j'me sens con.

Isaure, elle adorait écouter de la musique. Tous les matins, elle arrivait, ses écouteurs dans les oreilles. Ses cheveux volaient, elle chantonnait tout bas, souriante et secouait la tête suivant le tempo de la musique. Elle arrivait doucement, le temps de finir sa chanson, puis elle enlevait ses écouteurs et elle regardait autour d'elle, comme si elle se demandait comment elle était arrivée là. En cours, elle avait toujours un écouteur coincé dans sa manche, sa main posée contre son oreille. Personne ne disait rien, et elle, elle était heureuse et souriait.

Isaure, elle adorait les batailles de nourriture le midi. Surtout quand c'était des plats qu'elle aimait pas. Alors, en plein milieu du repas, elle se levait sur sa chaise et criait le nom de la bataille. Chaque fois elle inventait un nom différent. Après ça, elle lançait le pain, le fromage ou les pâtes, et tout le monde la suivait. Parce que tout le monde l'aimait, et tout le monde l'admirait. Le self se transformait ensuite en brouhaha géant. La nourriture volait, les gens criaient, Isaure souriait. Le problème avec les batailles de nourriture, c'est qu'après, elle finissait dans le bureau du CPE. Mais elle avait toujours le sourire aux lèvres.